Un contrat pour redonner vie au fleuve

Le fonctionnement de la Loire aval a été profondément modifié par les aménagements du passé. Son lit s’est creusé, les niveaux d’eau ont baissé. Lancé en 2021, le contrat Loire et ses annexes s’inscrit dans le Plan Loire Grandeur Nature et la stratégie Loire 2035. Il réunit une quinzaine de partenaires autour d’un objectif commun : restaurer le fonctionnement naturel du lit de la Loire, reconnecter ses annexes fluviales et préserver la biodiversité.

Une mobilisation collective saluée

Isabelle Le Strat

© Jean-Louis Aubert

Isabelle Le Strat, chargée d’interventions milieux aquatiques et biodiversité - délégation Maine-Loire-Océan

« Ce programme n’a été possible que grâce à l’implication de tous les acteurs depuis de nombreuses années. Il reconnecte les habitants à leur fleuve. »

Des travaux visibles sur le terrain

Trois secteurs sont concernés : Montjean - Ingrandes, Anetz - Oudon et Bellevue - Sainte-Luce-sur-Loire. À l’automne 2025, les travaux sont achevés sur Montjean, bien avancés sur Bellevue et en cours sur Anetz. À Bellevue, une digue immergée permet de ralentir le courant, favoriser le dépôt de sable et rehausser le niveau d’eau à l’étiage.

Préserver les annexes et les usages

Boire Torse, bras de la Guesse, boire de Drain… Plusieurs annexes sont restaurées pour maintenir une mosaïque d’habitats. Un programme d’acquisition foncière est mené par le Conservatoire d’espaces naturels et la ligue de protection des oiseaux sur les îles de Loire. Pour préserver l’accès à ces îles aux éleveurs, deux bacs collectifs ont été mis en place avec l’appui du Fonds Vert et du conseil régional Pays-de-la-Loire.

Un financement structurant et un suivi pour mesurer les effets

Plus de 63 millions d’euros sont mobilisés sur six ans. L’agence de l’eau Loire-Bretagne finance 45 % du programme de rééquilibrage du lit de la Loire, aux côtés du conseil régional Pays-de-la-Loire et du FEDER. 

Un programme de suivi écologique accompagne les travaux, coordonné par le GIP Loire Estuaire. Il s’appuie sur des techniques innovantes : télémétrie acoustique pour suivre les poissons migrateurs, ADN environnemental pour détecter les mollusques aquatiques, indicateurs hydrodynamiques pour mesurer les vitesses d’écoulement et les tirants d’eau.

Ces données permettent d’évaluer l’impact des travaux, d’ajuster les interventions et de documenter les bénéfices écologiques.